La fin annoncée du dernier Crédit Foncier ne soulève pas que des problématiques d’ordre social.
En effet, il s’agit également de l’extinction du dernier établissement de crédit spécialisé en financement immobilier en France.
Une situation qui suscite l’interrogation de bon nombre de courtiers, qui disposaient d’une solution de qualité pour le financement d’acquisition sans changement de domiciliation bancaire notamment.
Le Crédit Foncier était également connu pour ses conditions d’acceptation plus souples que certaines banques traditionnelles, ce qui permettaient l’accès à la propriété d’individus non finançables ailleurs.
Depuis début 2017, le Crédit Foncier Communal d’Alsace Lorraine – le CFCAL – spécialiste jusqu’alors du regroupement de crédits, semble vouloir se positionner sur ce segment de marché.
Ironie de l’histoire, CFCAL avait été racheté en 2004 par le Crédit Foncier avant que le groupe BPCE ne décide de céder sa participation au Crédit Mutuel Arkea en 2010.
Le CFCAL sera-t-il donc le nouveau Crédit Foncier ?
Début 2017, son offre Hypoacquiz a suscité l’intérêt de bon nombre d’acteurs de l’intermédiation, notamment en raison de l’âge toléré en fin de prêt (95 ans), la durée d’emprunt (jusqu’à 35 ans) ou encore le ratio hypothécaire de 100 %.
Le tout sans, comme au Crédit Foncier, le besoin de domicilier ses comptes, ou accepter des contreparties
Début 2018, CFCAL a étoffé son offre avec deux produits, pour l’acquisition de la RP ou de la RS d’un coté, ou pour le financement d’une résidence locative de l’autre, avec de vraies innovations que n’avaient pas Hypoacquiz:
L’ouverture de l’offre aux primo accédants, le financement des biens en VEFA et le financement à 110 %.
Comme le Crédit Foncier, le CFCAL propose des taux supérieurs aux taux des banques traditionnels, mais en accord avec le risque plus important financé.
Pour ces multiples raisons, on serait donc à même de penser qu’il s’agit là du successeur du Crédit Foncier.
Toutefois une différence fondamentale semble indiquer le contraire.
Les modalités de la grille du CFCAL impose un reste à vivre élevé pour les emprunteurs, ce qui induit deux différences fondamentales avec le modèle économique du Crédit Foncier.
Il devrait s’agir d’un produit de niche plus que d’un produit grand public, là où le Crédit Foncier représentait 6% de part de marché du crédit immobilier.
De même, alors que la clientèle du Crédit Foncier est majoritairement constituée d’une frange de la population à revenus plus modestes, le CFCAL devrait viser une clientèle plus « huppée ».